Remplacer son allocation retraite par du temps de repos

La convention collective 51 prévoit dans le cadre de l’article 15.03 (Retraite) un dispositif de conversion de l’allocation de départ à la retraite en jours de repos (article 15.03.2.2.2).

Le principe

Ces temps de repos de fin de carrière ne peuvent être pris qu’au cours des deux années précédant la date de départ à la retraite.

Le texte précise que « les temps maximum de repos susceptibles d’être pris à ce titre sont déterminés pour chaque salarié par la différence entre l’allocation de départ à la retraite prévue à l’article 15.03.2.2 et le montant de l’indemnité légale prévue à l’article D. 1237-1 du Code du travail ». En effet le paiement de l’indemnité légale de départ à la retraite étant d’ordre public, le nombre de jours disponibles est évalué sur la différence entre l’indemnité conventionnelle et l’indemnité légales

Les salariés qui optent pour ce dispositif bénéficient d’une majoration de ce temps de repos de 10%.

La procédure (annexe de l’article 15.03)

La demande d’utilisation de ce dispositif devra être faite auprès de l’employeur au moins trois mois avant son effectivité et fera l’objet d’un accord écrit avec le salarié fixant le temps de repos à prendre avant le départ à la retraite ainsi que son calendrier prévisionnel de prise.

Le salarié a le droit de renoncer au bénéfice du dispositif ; une demande motivée doit être adressée à l’employeur un mois au moins avant la date à laquelle il entend y renoncer. La renonciation au dispositif n’est possible qu’avec l’accord de l’employeur.

L’adhésion au dispositif est formalisée dans un document écrit signé par l’employeur et le salarié concerné fixant :

  1. Les montants pris en compte pour l’allocation conventionnelle de départ à la retraite et l’indemnité légale de départ à la retraite ;;
  2. Le montant du taux horaire de référence;; il est déterminé à partir du salaire moyen de référence pris en compte pour le calcul des indemnités de départ à la retraite visées ci-dessus.
Pour les salariés au forfait jours, le document fixe le salaire journalier de référence déterminé à partir du salaire moyen de référence pris en compte pour le calcul des indemnités de départ à la retraite visées ci-dessus.
  3. Le temps de repos choisi, exprimé en heures ou en jours pour les salariés au forfait jours ;;
  4. La majoration du repos de 10% lié au dispositif ;;
  5. Les modalités d’intégration des temps de repos dans le roulement de travail ;;
  6. L’autorisation donnée à l’employeur de régulariser le montant des rémunérations 
maintenues en cas de rupture du contrat de travail autre que le départ volontaire à la retraite, y compris par compensation avec les sommes dues à l’occasion de ladite rupture du contrat de travail
  7. Le temps maximal de repos est exprimé en heures ou en jours pour les salariés au forfait jours.

Exemple de calcul n°1 : Hypothèse d’une adhésion au dispositif le 1er janvier 2014 salarié à temps complet ayant 30 ans d’ancienneté – salaire moyen pris en compte (le plus favorable entre les 3 ou 12 derniers mois 2013) : 2 500 euros

  • Allocation conventionnelle de départ à la retraire égale à 6 mois soit 15 000 €
  • Indemnité légale de départ à la retraite égale à 2 mois soit 5 000 €
  • Taux horaire de référence : 2 500 € / 151,67 = 16,48 €
  • Temps maximal de repos (15 000 – 5 000) / 16,48 + 10 % = 667,48 heures.

Exemple de calcul n°2 – Hypothèse d’une adhésion au dispositif le 1er janvier 2014 – salarié en forfait jours (207) ayant 30 ans d’ancienneté bénéficiant des avantages individuels acquis en matière de jours fériés – salaire moyen pris en compte (le plus favorable entre les 3 ou 12 derniers mois 2013) : 3 500 euros

  • Allocation conventionnelle de départ à la retraire égale à 6 mois soit 21 000 €
  • Indemnité légale de départ à la retraite égale à 2 mois soit 7 000 €
  • Salaire journalier de référence : 3 500 € x 12 / 207 + 11 + 25 = 172,84 €
  • Temps maximal de repos (21 000 – 7 000) / 172,84 + 10 % = 89,09 jours

Exemple de calcul n°3 – Hypothèse d’une adhésion au dispositif le 1er janvier 2014 – salarié en forfait jours (207) ayant 30 ans d’ancienneté ne bénéficiant pas des avantages individuels acquis en matière de jours fériés – salaire moyen pris en compte (le plus favorable entre les 3 ou 12 derniers mois 2013) : 3 500 euros

  • Allocation conventionnelle de départ à la retraire égale à 6 mois soit 21 000 €
  • Indemnité légale de départ à la retraite égale à 2 mois soit 7 000 €
  • Taux horaire de référence : 3 500 € x12 / 207 + 9 + 25 = 174,27 €
  • Temps maximal de repos (21 000 – 7 000) / 174,27 + 10 % = 88,37 jours

Si le salarié est empêché de prendre les repos de fin de carrière programmées en raison notamment d’une suspension du contrat de travail pour raison de santé, ces repos sont reportés à une date ultérieure. En cas de nécessités de service ne pouvant permettre d’y faire droit, les temps de repos non pris seront réintégrés dans l’allocation de départ à la retraite à verser.

Ce temps de repos est assimilé à du temps de travail effectif pour :

  • Le décompte de l’ancienneté en application de l’article 08.01.6 ;;
  • Le calcul de la durée des congés payés ;;
  • Le calcul de la prime décentralisée.

Pendant ces temps de repos, le salarié bénéficie du maintien de la rémunération qu’il aurait perçue s’il avait travaillé.
Lorsqu’au cours d’un mois, du temps de repos aura été pris, il sera établi une annexe au bulletin de paie mentionnant :

  • le montant de la rémunération brute maintenue au titre du repos pris, soit le salaire de base correspondant au nombre d’heures prises (ou de jours pris pour les salariés au forfait jours) majoré de la prime d’ancienneté, éventuellement de la prime de technicité, des primes et indemnités pour sujétions.
  • Le montant cumulé des rémunérations brutes maintenues depuis l’accès au dispositif.
  • Le volume cumulé des heures (ou des jours pour les salariés au forfait jours) prises par le salarié depuis l’accès au dispositif.